L'Histoire de Poulainville

Tous les articles et photogrophies nous ont été fournis par l'historien bénévole de la commune, Monsieur Ulysse PERODEAU. Dans le document ci-dessous, vous trouverez des informations générales sur l'histoire de Poulainville mais aussi des informations sur des thèmes spécifiques issues des recherches réalisées par Ulysse.

Démographie

En 1698, on dénombrait 175 habitants. Puis la population a évolué comme te montre le tableau suivant, avec les aléas indiqués : 

1700 175  
1709   46 feux
1724 131 61 feux
1725 196 63 feux
1726 157 50 feux
1760   65 feux
1804 471  
1841 542 épidémie de Choléra
1881 330  
1892 344  
1911 346  
1914 342 15 morts à la guerre
1962 325  
 

Sources ci-dessus (1) (2) (3) (4) (5)

Ensuite, la population de Poulainville augmenta rapidement. La démographie, les déplacements de population, la création d'une zone industrielle proche, la proximité de la ville, contribuèrent à son expansion pour arriver à : (5)

1982 1254
1990 1360
1999 1373



Au XXème siècle, de nouveaux noms de familles apparurent, mais des patronymes plus anciens datant parfois du XVIIème siècle disparurent.



SOURCES :

Ouvrages imprimés

- (1) GARNIER Dictionnaire topographique du département de la Somme Paris Dumoulin 1867- 1878 (deux volumes)

- (2) DE WITASSE Géographie historique du département de la Somme. Mémoire de la société d'Emulation d'Abbeville 1902 (tome deux)

- (3) PERODEAU U. Dictionnaire des noms de familles de Poulainville (1607- 1900). Publication du club d'Onomastique Picarde du Lycée mixte d'Amiens, Cité scolaire 1967

Oeuvres manuscrites

- (4) Monographie des instituteurs concernant la commune de Poulainville (1899)

- (5) Recensements établis par l'INSEE


La préhistoire 

Le territoire fut habité depuis les temps anciens, la présence de silex taillés l'atteste. Nous avons la présence des cercles protohistoriques datant de l'époque du bronze au lieu-dit les "vertes taches". Ces cercles correspondent à des fossés creusés dans le sol crayeux et sont comblés par de la terre, ce qui explique que la végétation soit plus verte à cet endroit, d'où le nom du lieu-dit. La végétation était plus haute et lors de coups de vent, elle se couchait, dessinant ainsi l'emplacement des fossés. Les anciens attribuaient ce fait à des sorciers, qui venaient y danser en rond, d'où l'autre nom de lieu-dit "les ronds des sorciers". Au lieu-dit les "Mottelettes", il existait encore au début du XXème  des tumulus disparus de nos jours. 

Au cours de prospections aériennes, en survolant ce site, R. AGACHE a découvert un grand système complexe d'enclos irréguliers. Après une campagne d'évaluation en 2003, des fouilles en 2004 mirent à jour un enclos funéraire. Sur ce même site en 2005, une campagne de fouilles menée sur 11 hectares a permis de mettre à jour des fermes indigènes et gallo-romaines datant du IIIème siècle avant notre ère jusqu'au IIème siècle de notre ère, ainsi que 44 tombes à incinérations avec leurs mobiliers funéraires : vases et divers autres objets, notamment pour la plus riche, une paire de chenets. 

Sur le cliché du site ci dessous, après décapage de surface, on distingue nettement les enclos, les trous de poteaux, les silos. 



                                

Au lieu dit "le bois Garçon" : des cercles. Entre les "champs grés" et le "chemin de "Coisy" : un enclos irrégulier (il s'agit toujours de fossés). Au rond point de l'avenue du château de "Bertangles" : des traces de fossés rectilignes. Au lieu-dit les "Aubivats" : des traces de fossés rectilignes. Entre les "champs coullerues" et le "bois de sapins" : traces de fossés rectilignes. Entre les "mottelettes" et le "fond du chemin de Longpré" : un cercle double. Le "fond du chemin de Longpré" : un cercle. Entre les "vertes taches" et le village : un enclos irrégulier. 

Entre la vallée "tortue" et la vallée "Jeanneton" : un enclos en forme de trou de serrure et un cercle. Entre  le "trou à pierres" et les "champs de ville" : une petite substruction "gallo-romaine" en bordure de la nationale, ainsi qu'à la côte du vieux gouge près de la rocade. 



Céramiques et verreries du 1er siècle après JC dans un coffre (S. GAUDEFROY INRAP)


Nom du village

Sur le cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, on trouve sa trace la première fois orthographié POLIVILLA en 1150, en 1163 (Thierry évêque d’Amiens) et en 1172 (Tibaut Evêque d’Amiens) certainement Thibaut d’Heilly évêque d’Amiens de 1169 a 1204, puis :

 

POLANVILLA 1150 (cartulaire du chapitre)

 

POLAINVILLA 1153 (Tierry évêque d’Amiens) (Dom Grenier)

 

MULTIVILLA 1156 (Thierry évêque d’Amiens) Thierry évêque d’Amiens de 1144 a1164                                                                      

POLAINVILLE 117?- 1182 (cartulaire de Sélincourt) ; 1219 (cartulaire du chapitre)

 

1225 (cartulaire st Jean) 1301 (Pouillé) 1345 (état de la ville d’Amiens)

 

POLLAINVILLE 1215 ?

 

POLENVILLE 1232 (cartulaire de Corbie)

 

POLAINNEVILLE 1232 (cartulaire des hospices)

 

POLAINVILLE 1248 (Bernard de Moreuil)

 

POULLAINVILLE 1300 (Jean de Nouvion –cartulaire du chapitre) 1390 (dénombrement de l’évêché) 1535 (cartulaire du chapitre) 1764 (Expilly 17 brumaire an X)

 

POULAINVILLE 1390 (dénombrement de l’évêché) 1554 (la guide des chemins de France)

1707 (arrêt du grand conseil) 1775 (Cassini)

 

POULLAINVILLE 1579 (Ortelius)

 

POLLEINVILLE 1608 (Quadum)

 

POULINVILLE 1778 (De Vauchelle)

 

Les noms ci-dessus proviennent du Dictionnaire Topographique de la Somme de Garnier (1)

Ci-dessous proviennent des archives municipales de la commune de Poulainville     (3)

 

POULLAINVILLE1716 1823 (registre d’état civil) ; 1828 (conseil de préfecture) ; 1848 (délibération du conseil de préfecture)

 

POULAINVILLE (cachet de l’an XII 1823 1838) (état civil)

 

POULINVILLE 1811 (demande inscription liste électorale)

 

POULLEINVILLE 1904 (révision liste électorale)

 

POLINVILLE 30 août 1939 (certificat de présence au corps)

 

POULEINVILLE 28 novembre 1940 (note de la Kreiskommandantour 800 à la mairie de poulainville)

 

PUOLAINVILLE 15 septembre 1942 (Feldposttammer 27622)

 

 

ETYMOLOGIE :

 

Composé de villae et d’un nom d’homme qui peut être Paulinius ou encore d’un nom de femme qui peut être Polla, la maison de Paul (2)

Après la destruction des villae, souvent incendiées par les barbares, se créent des villages.

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Ouvrages imprimés :

 - (1) Dictionnaire topographique du département de la Somme GARNIER Paris Dumoulin 1867et 1878 (deux volumes)

- (2) Toponymie de Poulainville ULYSSE PERODEAU Archives départementales de la Somme Eklitra 1976

  

ŒUVRES MANUSCRITES

- (3) Archives municipales de la commune de Poulainville

 

 

POULAINVILLE    VERS 1750 CARTE CASSINI (Bibliothèque Nationale de France)
POULAINVILLE    VERS 1750 CARTE CASSINI (Bibliothèque Nationale de France)

Les bâtiments d'école au XIXème siècle

Avant 1822 Poulainville ne possédait pas de bâtiment communal à usage d'école, cette année la  le conseil municipal et son maire Mr CANAPLE  jugèrent qu'il était nécessaire d'en construire une. Devant le manque de ressources communale  "nous avons invoqué l'indulgence de Mr le marquis de CLERMONT TONNERRE qui a bien voulu prendre en considération la position des habitants et de fournir a ses frais tout le bois propre au dit bâtiment" "bâtiment de 22pieds de long et de 17de large ", d'après HOCHEDÉinstituteur en 1875 sa surface était de 36 mètres carrés, occupée par 50 a 60 élèves et sur un plan datant de 1867 nous voyons son emplacement coté en mètres en enlevant l'emplacement du bâtiment qui y fut accolé en 1836 pour y loger la pompe a incendie on obtient comme mesures 7m37de long et 6m31 de large .Situé de nos jours son emplacement était parallèle a notre rue de Coisy en partie  sous le monument aux morts et sous la route devant celui ci . Le cout de cette construction qui sera réalisée par le sieur DEFLESSELLE charpentier à Poulainville fut estimé par le conseil à 500 francs financé par l'apport de bois offert par  Mr le marquis évalué a 200 francs,29 francs prélevé dans la caisse communale et pour le solde un secours fut demandé au préfet .L'autorisation préfectorale fut accordé avec le mode de financement recalculé par la préfecture "au moyen d'une offre de 230 francs faite par Mr le comte qui s'oblige a fournir a ses frais le nécessaire a la construction, au moyen d'une somme de 270 francs a prendre sur les fonds disponibles a la caisse municipale "l'attribution du secours demandé ne fut même  pas évoqué par la préfecture. Cette construction ne fut pas des plus résistantes et en 1855 le maire devant l'état de vétusté et de délabrement dans lequel se trouvent les croisées et une partie du mobilier de l'école fait estimer par le charpentier le montant des travaux a réaliser qui se montèrent a la somme de 120 francs .La commune ne disposant que de 40 francs "Considérant en outre que la saison d'hiver approche et que les enfants pourraient souffrir du mauvais état des croisées, comme aussi le mobilier incomplet qui est dans un état de délabrement, peut nuire aux enfants "il fut de nouveau fait une demande de secours en préfecture. Les enfants passèrent encore l'hiver 1855-1856 dans les courant d'air, car le secours attendu n'arriva qu'en Mai 1856 et son montant n'étant que de 50 francs le conseil municipal décida que la commune fournirai le complément ,mais que les travaux a réaliser par voie économique devraient s'en tenir au minimum nécessaire ,la commune envisageant la construction d'une mairie école et logement de l'instituteur .Malgré cette volonté de construction ,cette classe resta en service jusqu'en 1878 !entre temps en 1868 le mobilier fut restauré.

                       L'acquisition de la maison d'école

Monsieur BOUTILLIER maire  avec l'ensemble du conseil municipal décidèrent en 1859 d'acheter la maison du sieur Auguste TIRANCOURT, maison qui était en vente, située sur la place, rue des carottes pour y installer le logement de l'instituteur, une salle de mairie, et une classe. Cet achat n'était pas une bonne affaire pour la commune car elle était vétuste malgré la bonne description faite par le maire. Le conseil autorisa en février 1861 lemaire a procéder a l'achat de cette maison ainsi qu'une parcelle de terrain voisine "a la condition que la commune soit autorisée a faire une appropriation convenable au bâtiment" La dépense totale avec les frais de contrat et les  intérêts de la dette  s'éleva a la somme de 1711,50 francs ,le remboursement étant prévu par l'impôt et le revenu de la location de la chasse sur deux ans. Les ennuis commencèrent pour le maire en mai 1862, les conseillers s'inquiétèrent car l'autorisation préfectorale de l'achat de cette maison ne précisait pas comme ils l'avaient demandé l'autorisation de faire une appropriation convenable au bâtiment et non une reconstruction, précision nécessaire selon eux pour "présenter un devis des travaux soit pour parvenir a la résiliation de la promesse de vente" ce que le conseil ignorait et ne sut pas ce jour la c'est que l'achat avait déjà eu lieu un an auparavant, ils ne le surent qu'au mois d'aout de la même année au cours d'une réunion tumultueuse  .L'acte d'achat que nous possédons  nous confirme que la vente a eu lieu le 20 juillet 1861 et il y est bien indiqué "sans recours pour vétusté ou réparation a faire au dit bâtiment" dans l'annexe de cet acte figure une copie du décret pris par l'Empereur NAPOLÉON III autorisant la commune à acquérir une maison avec dépendances pour le prix de 1375 francs et a s'imposer extraordinairement pendant deux ans. Les ennuis financiers commencèrent en Juillet 1863 un décret de l'Empereur accordant une somme de 600fr a la commune dePoulainville pour l'achat de cette maison et une partie des impôts locaux prévu pour rembourser la dette furent utilisé par le préfet au paiement des divers services de la commune ainsi qu'a solder les subventions qui avaient étés accordées les dernières années pour l'instruction primaire. Nous ne relaterons pas les diverses réunions relatives a cette dette, au cours de l'une d'elles Mr BOUTILLIER avait déclaré "si la maison ne convient pas a la commune il la garderait pour lui !". Nous prendrons connaissance d'extraits de la délibération du 18 février 1866 sous la présidence de Monsieur HARTMANN maire bien décidé à en finir avec cette affaire, il remplaçait Monsieur BOUTILLIER qui avait démissionné: "en 1859 le conseil avait le projet d'approprier l'habitation existante pour en faire une classe ou au moins un logement pour l'instituteur, mais non de démolir complètement ce qui aurai élevé le terrain au plus du double de sa valeur "… "Les réparations ne furent pas approuvées (par le préfet et l'autorité scolaire qui voulaient une construction neuve) il faut reconnaitre qu'une dépense dans ces conditions n'aurait pu être que désavantageuse pour la commune, puisque le logement ne se serai pas trouvé dans des conditions satisfaisantes"….Voulant se débarrasser de cet achat "le conseil demande a Mr le conseiller d'état (le Préfetde décider que Mr BOUTILLIER ancien maire, a méconnu les règles qui lui étaient tracées par le conseil municipal et les plus imposés et qu'il sera tenu de prendre la dite acquisition pour son propre compte" .Le devis des travaux de restauration s'élevaient a la somme de 1250francs ,malgré le réemploie de matériaux de récupérations ! Il y était prévu 72 jours de travail de couvreur, 72 jours de charpentier, et 2 jours de maçons avec manœuvre. Lors de la délibération du 18 Février 1866 précédente une deuxième délibération fut prise demandant l'autorisation de traduire l'ancien maire en justice afin qu'il prenne cet achat à son compte et la maison pour son usage personnel. Nonobstant cela  la maison resta propriété communale !

   La construction d'une école mixte et d'un bâtiment renfermant le  logement de l'instituteur

Aux Archives départementales se trouve le plan de ces constructions avec en marge l'historique rédigé de la main de l'instituteur communal Mr François Théodore HOCHEDÉ, en voici le texte intégral:

 "A mon arrivée au mois d'octobre 1875, la Commune de Poulainville ne possédait pas de logement pour l'instituteur, elle n'avait qu'une école insalubre d'une surface de 36 mètres carrés, laquelle était fréquentée par 50 à 60 élèves. A la session de Novembre 1875,après avoir examiné la situation financière de la commune en présence de la dette de 3000Fqui restais encore due pour l'église, je me trouvais assez embarrassé pour savoir si je devais exprimer oui ou non, mes intentions au conseil Municipal .Cependant, après toutes réflexions faites, je pris la résolution d'exposer au conseil Municipal le désir que j'aurai de voir s'élever une maison d'école avec logement pour l'instituteur et salle de mairie. De prime abord j'ai rencontré de nombreuses difficultés a cause de la dette ci-dessus énoncée, mais enfin après plusieurs sollicitations, après avoir fait remarquer les inconvénients qui pourraient arriver, après avoir fait connaitre les bonnes dispositions dont était animé le gouvernement Français pour ces sortes de constructions, le conseil municipal a compris l'utilité de construire. Le 12 Novembre1875 séance tenante, le Conseil pris une délibération D'après laquelle il désignait Mr Pinsard comme architecte des travaux à exécuter pour la nouvelle construction, mais ne pouvant se charger de ce travail, il pria le conseil d'accepter Mr Duneufgermain, ce qui fut fait. Après plusieurs projets présentés par Mr Duneufgermain ce fut le plan ci contre qui fut adopté le 31 mai 1876, ce jour le devis estimatif s'élevait a15000f .Les avis donnés a Mr le Maire donnés par Mr l'inspecteur des écoles primaires lors de son inspection le 6 mai 1876 ont produit un excellant effet au sein du conseil Municipal qui s'est empressé de donner suite a ses engagements. Enfin l'adjudication des travaux a été faite au commencement de l'année 1877et l'entrepreneur s'est mis a L'œuvre a la fin de mars de la même année. A cette époque Mr Duneufgermain étant obligé de se rendre à Boulogne, confia la direction des travaux à Mr Chantrieux maitre métreur à Amiens. La réception provisoire qui a était faite au commencement de ce mois, donnant un chiffre de dépenses s'élevant a 16800f, cette augmentation de 1800f est due aux embellissements et aux travaux supplémentaires qui ont étés faits.

Voici le détail des ressources qui ont servis et servirons à couvrir la dépense:

1° Secours accordé par l'État     4500f

2°Rabais de 6°/100                   1050f

6°Le secours du département n'est pas encore accordé vu que la réception définitive n'est pas faite

7°Ressources de la Commune: impôt extraordinaire au maximum, plus la location de la chasse s'élevant a 1500f. Cette dernière ressource est aléatoire, et on ne peut pas en disposer attendu que cette somme est affectée au paiement de l'église jusqu'a complète liquidation

                                   Poulainville le 29 juillet 1878"

Nous n'avons pas voulu fractionner  cet historique, mais il nous est nécessaire de le compléter. Le choix de l'emplacement de ces constructions ne se posa pas car comme nous l'avons vu plus haut la commune avait déjà sur les bras un bâtiment  inhabitable, il fut rasé, mais la surface n'étant pas suffisante, la commune acheta après une enquête commodo incommodo sans aucune opposition de la part de la population consultée, pour 300f une parcelle de terrain voisine  de deux ares appartenant a Mr l'abbé BAIL, sur lequel se trouvai un petit bâtiment qui fut détruit. L'emplacement choisi n'était pas le plus judicieux car  en regardant le plan établi par l'architecte il était impossible de faire le tour de l'école L'adjudication eu lieu le 11 février 1877 et fut remportée par Olivier GENTE entrepreneur demeurant à Vignacourt, lequel présentait des garanties de sérieux et de cautionnement. La construction de la maison de l'instituteur jugée prioritaire sur celle de l'école devant être terminée avant la construction de celle-ci. Le bâtiment d'école prévu pour être bâti en limite de propriété, enclavé entre le jardin du presbytère et un  bâtiment appartenant à la fabrique de l'église  manquait de place. La fabrique vendit alors les 35 centiares de terrain manquant a la commune pour bâtir l'école,  le 15 février 1877 mais a la  condition que du coté de la fabrique, l'école posséda des fenêtres a verres dépolis munie de barreaux .En 1895 grâce a la bonne entente entre la municipalité et le Curé une transaction de terrain eu lieu ce qui permit au Curé et a l'instituteur de pouvoir faire le tour de leur bâtiment ce qui ne pouvaient jusqu'alors faire ni l'un ni l'autre. La servitude se trouvant supprimée de fait les barreaux aux fenêtres furent ôtés.

S'ajoutant au devis initial des travaux supplémentaires  ont étés effectués; une charpente plus robuste, la construction d'une étable (bucher), d'une citerne, d'un mur avec grille sur rue et d'un bâtiment a pompe .L'instituteur  disposant d'un jardin, les briques et moellons provenant de la démolition des bâtiments ont étés réemployés pour clôturer ce jardin, les bois récupérés ont étés vendus servant à payer la main d'œuvre. Le cout de ces constructions après déduction du rabais consenti par l'entrepreneur au  taux de 6,25 pour100 s'éleva a15269,94f  auquel il faut ajouter les honoraires d'architecte 5 o/0  et ses frais de déplacements soit 898,64f  ce qui fait au total  de 16168,38f. Le procès verbal de réception définitive fut établi le 26 septembre 1878 et il faisait état de plusieurs malfaçons, notamment en ce qui concerne les enduits et la peinture. Cette école n'a jamais possédée de préau, les élèves en récréation étaient exposés aux intempéries quand au chauffage une directive de Jules FERRY réglementait la température des classes en hiver entre 14 ° et 16° au maximum. Lors de la construction de du logement de l'instituteur  une salle de Mairie était présente elle se trouvait dans la partie gauche, (bureau de poste actuel) on y accédait depuis l'extérieur par une porte.

 

 

1957 Une nouvelle école jouxtant celle-ci fut inaugurée.  L'école  de 1877 fut transformée d'abord en mairie, puis actuellement en salle de mariage, le logement de l'instituteur devenant intégralement Mairie.

                                          Ulysse PÉRODEAU


Les mares à Poulainville

Les Mares à Poulainville

Le village de Poulainville est bâti sur le flanc d'une petite déclivité menant a une petite vallée sèche les rues en pente conduisait les eaux vers les mares: la mare d'en haut (rue Iréné Deflesselles ,située a mi pente, la mare de la rue des navets (rue de Coisy) et la mare d'en bas (rue Pasteur), trois mares principales existantes au début du XXsiècle avec une quatrième plus petite située  chemin de Beauquesne .Ce chemin dans la partie concernée s'appelle maintenant chemin de la Vallée Marette derrière l'emplacement de cette mare  se trouve la croix mission sise a l'angle de la rue de Longpré et de la rue de la Vallée Marette. Au XIX siècle il y en avait deux autres mares de plus, une sur la place actuelle et une rue du Donjon en face  ce qui est de nos jours l'école de musique. L'eau des mares n'étaient pas de qualité irréprochable, ruissellement de purin, déjections déposées par les animaux qui s'y abreuvaient, feuilles mortes, s'y retrouvaient. Destinées à servir d'abreuvoir pour les animaux domestiques, de réserve d'eau pour combattre les incendies, permettant de disposer a tout moment de l'eau nécessaire a divers usages domestiques , pour la fabrication du cidre ,de nombreuses personnes la jugeant bien meilleure pour cet usage que celle du puits .Les mares stockant les eaux sauvages provenant des orages ou de la fonte brutale des neiges ,empêchaient ou limitaient les inondations .Il était plus facile de se procurer de l'eau auprès d'une mare que de la tirer d'un puits. Creusées dans les points de passage du ruissellement des eaux de pluies ou de fonte de neige, avec une rampe d'accès permettant aux animaux de s'abreuver en ayant toujours accès a l'eau quelque soit son niveau. Plus ou moins profonde mais parfois suffisamment pour s'y noyer, vers 1960 un enfant du village fut repêché de justesse dans la mare d'en bas. Bien entretenues, les mares étaient rendues étanches par une couche d'argile tassée sur le sol crayeux et l'accumulation de vase les rendaient encore plus imperméables. La vase, fertilisante pour les jardins était parfois extraite, mettant à mal l'imperméabilisation. Le Maire de Poulainville dut prendre un arrêté municipal pour interdire de tels prélèvements.
 

 

La fin des six mares
 En 1838 le Maire de Poulainville demanda à Mr le Préfet l'autorisation de combler la mare située sur la place du village celui-ci lui répondit favorablement "Sur la demande des jeunes gens de votre commune le conseil municipal propose de faire combler une mare  située sur la place publique, et qui nuit aux divertissements. Cette mesure étant conforme au vœu des habitants et ne paressant devoir présenter aucuns inconvénients, je vous autorise Mr le Maire, à faire supprimer la mare dont il s'agit .Il est bien entendu, toutefois que les travaux ne donnerons lieu a aucune dépense, et qu'ils exécutés par les jeunes gens dans l'intérêt desquels ils seront entrepris". Une autre demande de comblement en 1887 émanant des habitants proches de la petite mare située rue du Donjon, gênante, sans grande utilité, et qui de plus dégageaient une mauvaise odeur de vase en été, rencontra un refus de Mr le Maire et du conseil unanime soutenus par une autre partie de la population. Les habitants qui étaient  gênés par l'odeur et par son emplacement qui empiétait sur le chemin se tournèrent vers le Préfet celui-ci après avoir pris connaissance du dossier et du bien fondé de la demande fit part de son incompréhension à Mr le Maire mais en vain En 1898 12 ans après la première demande le conseil municipal et son nouveau Maire votèrent enfin la suppression de la mare, l'année suivante la mare n'était toujours pas supprimée .Une enquête fut menée auprès de la population 21 personnes y répondirent :5 favorables a la suppression et 16 opposés a celle-ci Mr le préfet trancha en 1899 par un arrêté"Considérant que la mare de la rue du donjon est très petite et peu profonde, quelle se trouve a sec pendant une grande partie de l'année, et quelle serait des lors, peu utile en cas d'incendie. Considérant que cet abreuvoir est en outre situé près d'un tournant, qu'il se trouve entièrement sur le sol de la voie publique a laquelle il ne laisse qu'une largeur de 4 mètres ,insuffisante pour la facilité et la sécurité de la circulation a cet endroit, que les eaux pluviales qui s'y déversent s'écoulerons plus facilement dans la mare de la rue d'en bas beaucoup plus grande et distante seulement de 100 mètres environ; que le comblement de la mare a supprimer sera assuré au moyen d'une fourniture de 5 mètres cubes de cailloux par les prestataires; que dans ces conditions, il n'y a pas lieu de s'arrêter aux réclamations produites …"Les cinq mètres cubes de cailloux étaient destinés a la réfection de la chaussée, pour combler la mare il fallut environ 14 mètres cubes de remblais. Le conseil municipal de 1886 celui qui refusa l'année suivante le comblement de la mare de la rue du donjon décida de déplacer située rue des Navets actuellement rue de Coisymare destinés à recevoir les eaux provenant de cette localité et qui se trouvait au centre du chemin "attendu qu'elle est dans le chemin et que des accidents ont faillis avoir lieu en cet endroit si fréquenté du village, en outre cette mare tout a fait insuffisante pour les besoins du quartier ,et ,pendant l'été se trouve bien souvent a sec" .La demande de déplacement et de l'achat d'un terrain proche bien situé d'une surface cinq cent cinquante deux mètres carrés fut acceptée par le Préfet et le service vicinal se mit a l'œuvre. Déplacer une mare communale en 1888 n'était pas autorisé sans que le service vicinal n'établisse des plans et nous en avons! Plan général du quartier, plan parcellaire, profil en long de la mare avant et après modification, profil en travers. La commune dePoulainville entre 1958 et 1970 fit combler ses mares la mare d'en haut a laissé la place au rond point desservant la rue Irénée Deflesselles et la rue de Beauquesne, la mare d'en bas fut remplacée par une place ou se trouvent les containers des tris sélectifs     .La mare rue de Coisy fut remplacée par une maison d'habitation.
 
 

 

Les Puits communaux à Poulainville

 

 

Indispensables pour obtenir de l'eau potable sur le plateau, les puits étaient difficile et couteux à réaliser car il était nécessaire de creuser profondément dans la craie avant d'atteindre la nappe phréatique, pour ce faire les habitants se rassemblèrent et s'établirent autour du puits propriété commune, créant ainsi un village, seuls les plus fortunés possédaient leur puits. Maçonnés, avec une margelle en grés de forme carrée, les puits étaient recouverts  par un toit à deux pans en bois. A Poulainville la profondeur moyenne est de 40 mètres. l'eau était puisée à l'aide d'une seille qui était un seau en bois maintenu par des cercles en fer identique à un petit tonneau, puis dans une période plus récente a l'aide d'un seau métallique. Un tambour fixé au dessus du puits possédant deux manivelles une de chaque coté actionnés par deux personnes servait à dérouler ou a enrouler la corde ou était fixé la seille. Tirer de l'eau nécessitait le travail de deux personnes, il fallait descendre la seille dans l'eau a la bonne vitesse trop lentement la seille flottait, trop brutalement elle risquait de perdre ses cerclages et se disloquer, la seille lors de la remonté ne devait pas accrocher la maçonnerie pour éviter le même risque. Il fallait passer du temps pour remonter quelques litres d'eau cette eau servait aux habitants pour boire ou cuisiner, pour les usages domestique l'eau de la citerne était employée. Pour abreuver les animaux lors de périodes d'assèchements des mares ces puits ne pouvaient pas être d'un grand secours, la nappe phréatique n'étant pas forée profondément  d'un faible débit elle se tarissait aussi. L'eau des puits n'était pas de qualité irréprochable, contenant des matières organiques provenant d'infiltrations de purin qui s'écoulait le long des rues. Il y avait un puits communal maintenant disparu, forés sur la place contre une mare avant le comblement de celle-ci en 1838.Un deuxième  puits communal voisin du cimetière  désaffecté en 1922 , ce puits maintenant recouvert  se situe a la gauche du monument aux morts , en 1899 il y fut interdit de prélever l'eau suitea un cas de fièvre typhoïde l'analyse y ayant révélée des matières en putréfaction, il fut remis en service ,par nécessité, pendant la dernière guerre lorsque le château d'eau ne fonctionnait pas.

 

 

 

 

La fin des puits

Au XX siècle a Poulainville vers 1933 après le creusement d'un puits et la construction d'un château d'eau contigu, l'adduction l'eau potable alimenta à volonté dans un premier temps des bornes fontaines situées en face des puits, puis progressivement les domiciles .le château d'eau désaffecté existe toujours près de la route nationale ,sa hauteur trop faible ne permettait pas d'alimenter les habitations du Ramponneau ,pour cela par la suite une cuve de surpression fut installé a l'intérieur et a la base du château d'eau pour remédier a ce désagrément. Un nouveau château d'eau fut construit vers 1960 sur la hauteur de Coisy alimenté par refoulement depuis un puits forés à la même époque dans la vallée Poulet.
 
Ulysse PÉRODEAU

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