De l'agriculture à l'artisanat

Du moyen age à la révolution
 
Historique
 
L’agriculture est le point de départ de l’artisanat. Autour d’elle s’est développé d’abord unartisanat local, puis elle se tournera vers la ville d’Amiens et son  industrie. Poulainville ne pouvait pas vivre en autarcie, ses habitants avaient besoin de la ville pour leurs négoces, lesmarchands fournissant le travail et les matières première il nous sera donc nécessaire de la citer, et de s’y référer.
 
Les métiers qui seront évoqués plus loin ont été relevés sur les registres paroissiaux.Malheureusement pour nous sur ceux ci les professions des paroissiens ne sont que très rarement citées, par contre les registres d’état civil sont plus prolixes en la matière.
Nous ne pouvons pas dissocier l’agriculture de l’artisanat à Poulainville, l’agriculteur bien souvent en plus de ses travaux dans les champs, à la morte saison, ou chaque fois qu’il le pouvait, lui et sa famille travaillaient pour le textile, en ces périodes où la terre produisait  peu, un revenu supplémentaire était le bienvenu.
 
La ville d’Amiens établie en commune en 1117 inséra dans sa loi primitive un article qui promettait sûreté et protection aux marchands étrangers, non seulement dans la ville mais aussi dans toute l’étendue de la banlieue, à l’abri des violences des seigneurs les marchands vinrent en grand nombre (5)
 
Au XIIème siècle à Amiens, ses habitants se livraient à la fabrication des draps et au commercedans le pays, puis au XIIIe siècle avec la Grande Bretagne. Le commerce de la waide ou guède(isatis tinctoria) (pastel) plante tinctoriale permettant de teindre les étoffes en bleu, se développa. Celle-ci fut cultivée à Poulainville comme l’atteste l’existence d’un moulin à wouëde, sur des plans du XIII e siècle, ce moulin servait à écraser les feuilles de guèdes fermentées pour faire la couleur.
 
A la fin du XVe siècle fut introduit à Amiens une nouvelle industrie lainière, la sayetterie, appelée ainsi car elle utilisait une petite roue : la sayette. On fabriquait sur celle-ci un fil de laine destiné à la fabrication de la serge. Au XVIe siècle furent fabriqués des étoffes de luxe, mais également descamelots à bon marché. Pour cela on mélangea le fil de sayette à du fil de laine peignée. De 1610 à 1618 de nouvelles matières furent employées, et on constate à cette époque l’existence des velours de diverses couleurs, leurs fabrications protégées étaient réalisés à l’intérieur de la ville d’Amiens.
L’arrêt royal du 7 Septembre 1762 mis fin au monopole, les ruraux furent autorisés à produire les mêmes étoffes que les manufactures Amiénoises, ce qui provoqua des troubles sociaux et violents, mais en 1785 tout rentra dans l’ordre, et à cette époque plus de 2000 métiers sont installés en campagne. Les marchands ne dédaignaient pas l’artisanat rural, moins rémunéré que celui de la ville où les salaires étaient plus élevés, et où il y avait pénurie de main d’œuvre. Pour la première fois en 1766 le coton fut employé pour fabriquer le velours côtelé par JB MORGAN et DELAHAYE en la manufacture royale de coton à Amiens.
 
Nous évoquerons ci-dessous dans l’ordre d’apparition sur les registres paroissiaux, et non par ordre alphabétique, les métiers touchant d’abord à l’agriculture et en suite au textile, mais si cela prouve que ces métiers étaient présents à partir de l’année citée dans le village cela ne nous informe pas depuis combien de temps, car ne sont relevés que les métiers des personnes  présentes, parents ou témoins à un baptême, un mariage ou une inhumation et demeurant àPoulainville.
 
 
Metiers relatifs au travail de la terre à Poulainville jusqu'à la fin du XVIIème siècle (7)
 
Laboureur : Métier apparu à partir de  1709 sur les registres paroissiaux 
Pierre DONAYE, Louis POIRE 1709, Jean BULOT 1737, pour les trois premiers. 
Nous trouvons dix noms de famille de laboureurs différents jusqu’en 1789.
Le laboureur était un cultivateur aisé, rarement propriétaire du sol, il possède un instrument aratoire et un attelage, il est son maître et peut avoir des employés. Il s'élève dans l’échelle sociale, mais il peut en retomber à la suite de catastrophes, gel, pluies abondantes, sécheresse, céréales étouffées par de mauvaises herbes, maladie, incendie etc. Il peut cumuler plusieurs métiers, lui et sa famille, on trouve en 1793 : Honoré LECLERC charon (charron) et laboureur. Il fait en sorte que ses enfants aient une bonne situation.
Après l’aliénation des biens des émigrés à la révolution ceux-ci furent vendus. Ceux qui avaient de l'argent ont pu les acheter. Les terres morcelées des VAUDEMONT-MONTMORENCY et du chapitrede la cathédrale d’Amiens, mises en vente, ont été rachetées par la bourgeoisie Amiénoise, (les messieurs), souvent des commerçants qui plaçaient ainsi leur argent. Mais aussi quelqueslaboureurs ont pu acquérir des terres.
 
Manouvrier 1776 : le manouvrier est un ouvrier qui vit du travail de ses mains pour le compte de un plusieurs laboureurs, il ne possède pas de terre ou tout au plus d’insignifiantes parcelles, il peut posséder quelques volailles et /ou moutons. Il peut être employé en permanence, ou occasionnellement, passant de l’agriculture au textile suivant les opportunités. Le manouvrierreprésente une tranche importante de la population rurale plus de 50% de celle-ci.
 
Valet de charrue (variante valet de laboureur) 1776 : ouvrier agricole travaillant toute l’année pour le méme laboureur.
 
Journalier 1793 : ouvrier qui travaille a la journée comme le manouvrier
 
 
Metiers relatifs au travail du textile à Poulainville jusqu'à la fin du XVIIIème siècle (7)
 
Toujours par ordre d’apparition sur les registres paroissiaux.
 
 
Poigneur de laine (variante peigneur de laine) 1745 : artisan ou ouvrier qui démêlait la laine à l’aide de peignes chauffés. Il posait un peigne fixe sur une pièce de cuir posée sur sa cuisse gauche et avec un second peigne il détouillait (démêlait) la laine, le travail pénible exigeait une bonne expérience.
 
Fileuse 1776 : la fileuse de ses doigts lestes, à l’aide de son rouet ou de sa quenouilletransformait la laine démêlée par le peigneur de laine, en fils de différentes grosseurs, ces fils étaient destinés au sayteur pour être tissés.
 
Sayteur ou Saiteur 1776 : artisan, ou ouvrier, tissant la laine provenant en grande partie dePicardie, mais aussi d’Angleterre, il tissait la sayette qui était un tissu de laine mêlée à de la soie, mais aussi des étoffes en laine unies et croisées.
 
Houpier 1782 : autre nom du peigneur de laine déjà cité
 
Faiseur de bas au métier : 1790 artisan fabriquant de bas. Vers 1680 l’industrie du bas est en plein essor et la province produisait 7000 douzaines de bas d’estame (laine) au métier, ce qui concurrençait la bonneterie à main, alors le conseil d’état limite l’installation de ces métiers dans 18 villes dont Amiens. Le libre transport des métiers fut autorisé en 1754, mais certains n’avaient pas attendu cette libéralisation. A la fin du XVIII e siècle on estime à 8500 les métiers àbas en Picardie
 
Garçon imprimeur 1794 : ouvrier qui travaillait chez un artisan et qui imprime des motifs sur tissus
 
Fabricant de lainne an VI : artisan tisseur fabricant d’étoffes en laine.
 
  
De l'artisanat à l'agriculture
     
Historique

Dans la première partie du XIXe  siècle, l’industrie connaît un essor important. A la révolution, sous le premier empire, la politique commerciale était  de tout faire pour affaiblir l’Angleterre. Ligne de conduite qui fut suivie sous la restauration et sous Louis PHILIPPE, avec  des droits protecteurs très élevés. Des ouvriers formés dans les établissements MORGAN et DELAHAYE quittèrent leur employeur et s’établirent à leur compte.

Sous le deuxième empire, les échanges internationaux, facilités par les moyens de transport à vapeur, se développèrent et l’on commença à parler du libre échange. En 1856 l’industrie du textile était prospère, mais une proposition de loi supprimant toutes les prohibitions frappant les marchandises étrangères fut soumise au corps législatif. Devant les protestations émanant des industriels, NAPOLEON III repousse le débat de cette loi à 5 ans plus tard. En 1860 NAPOLEON III fait signer pour une période de 10 ans un traité de commerce entre l’Angleterre et la Franceouvrant la voie à la concurrence.
 
Sous la troisième république, le tissage du velours de coton occupe de 3.500 à 4.000 métiers enPicardie, la moitié se trouve à Amiens. Vers 1871 l’exportation textile chute de 25%, l’Angleterre s’étant approprié le machinisme et la vapeur pendant que nous étions restés au rouet et au métier à tisser. Puis le machinisme, enfin installé dans les manufactures Amiénoises, provoque une surproduction vers 1895, ces deux éléments bouleversèrent la vie économique dePoulainville. En 1856 il y avait 96 ateliers de tissage et 9 coupeurs de velours. La guerre de Secession aux Etats unis provoque la raréfaction des livraisons de coton, le lin le remplace.
 
En 1865, il n’y a plus que 30 ateliers de tissage, le travail est précaire, la main d’oeuvre devient saisonnière, passant du textile à l’activité générée par la culture de la betterave à sucre et quand la saison est finie à d’autres travaux des champs s’ils s’en trouvent. Malgré cela, un rapport envoyé au ministère de l’organisation du commerce et des travaux publics concernant la commune de Poulainville en 1866 déclare : « La filature et le tissage sont des bonnes situations, il n’y a ni grève, ni chômage, ni coalition » alors que le chômage sévit, la diminution des heures de travail provoque une baisse de revenus, revenus qui déjà n’étaient pas bien élevés.
 
La fin de l’artisanat textile à Poulainville est proche :
En 1856 nous avons comptabilisé 96 ateliers de tissage, puis leur nombre décroît comme on peut le constater ci-dessous (4) :
 
 
1865 30
1867 30
1872 18
1873 15
1874 8
1881 1
   
 
En 1899, le tissage disparaît du village. Toutefois, l’activité du coupeur de velours continuera jusqu’au début du XX e siècle. La crise économique de 1848 et la révolution industrielle ont secoué le fragile équilibre qui régnait entre l’agriculture et l’artisanat textile à Poulainville (et ailleurs), mais aussi l’épidémie de choléra en décimant la population .

Cette population était relativement importante au début du XIXe siècle par une arrivée d’hommes natifs de villages voisins et qui se marièrent bien souvent avec des jeunes (ou moins jeunes) filles, ou des veuves nées à Poulainville. Il y avait 579 habitants en 1840 (8) mais n’en restait que 330 en 1881 après l’épidémie. Les ouvriers durent se reconvertir dans un autre secteur ou à partir vers la ville. Le cultivateur qui ne cultivait qu’une partie des terres proches du village, privilégiant l’activité artisanale complémentaire bien plus rentable que l’agriculture qui ne le faisait que subsister, contraint par la crise économique, se lança enfin dans une véritable agriculture, et devint un spécialiste.

Le territoire de Poulainville en 1889 possédait 2.380 parcelles appartenant à 480propriétaires reparties en 80 exploitations dont 54 inférieures à 5 ha (1), la majorité descultivateurs possédaient une partie des terres qu’ils cultivaient et louaient l’autre partie appartenant à des propriétaires de la bourgeoisie Amiénoise. Ils étaient parfois propriétairesdes bâtiments agricoles.
 
 
 
Metiers relatifs au travail de la terre à Poulainville au XIXème siècle (6)
 
Nous retrouvons, bien sur, toutes les professions déjà citées, manouvriervalet de charrue,journalier, mais aussi de nouvelles :
 
Cultivateur : cette dénomination remplaça par intermittence à partir de 1793 et complètement à partir de 1797 la dénomination de laboureur, mais il s’agit de la même profession. Lecultivateur, en plus du travail de la terre, se consacre avec sa famille à l’artisanat textile au détriment de la culture dans cette première partie du XIXsiècle. Son équilibre économique reposait sur une dualité agriculture artisanat, puis à la fin du XIXsiècle, la crise économique le contraint à se consacrer uniquement à l’agriculture. En 1824 et en 1864 on trouve unmarchand de vin et cultivateur. Sur les registres d’état civil l’épouse du cultivateur est déclarée sans profession mais au décès de celui-ci, elle prend l’appellation cultivatrice.
 
Propriétaire 1817 : personne aisée qui loue ses terres à un fermier, mais s’il les cultive lui même, il est désigné sur les registres propriétaire et cultivateur
                   
                        
Ménagers rue des navets (rue de Coisy) à Poulainville
 
 
Ménager Ménagère 1819 : petit exploitant agricole qui possède quelques parcelles, ne possède pas de chevaux, ni d’équipement, il travaille chez un cultivateur lequel cultive le champ duménager. Le ménager pouvait percevoir une partie de la récolte, mais souvent préférait être payé. Le ménager était souvent un employé agricole, quelquefois un artisan qui place ainsi ses économies avec l’espoir de devenir cultivateur. On trouve en 1856 à Poulainville un ménager tisseur. Parfois le mari est manouvrier et l’épouse ménagère (1878)
 
Brasseur ou brassier 1815 : (Etymologie : Ouvrier qui travaille avec ses bras) comme lemanouvrier, il ne possède pas de terres, et travaille pour autrui.
 
Batteur en grange 1820 : pendant l’hiver, il allait de granges en granges muni d’un fléau, outil composé d’un manche d’une partie articulée également en bois avec laquelle il battait le blé ou autres céréales pour en extraire le grain, céréales qui étaient étalées sur une surface plane de terre battue (l’aire). C’était un métier pénible, métier saisonnier, complémentaire d’une autre activité, nous le retrouvons parfois journalier. Quelquefois logé par le cultivateur comme l’atteste cet acte de décès en 1889 :
"Est décédé au domicile du premier comparant où il avait sa demeure……batteur en grange époux de ……journalière"
 
Jardinier 1854 : à Poulainville, le jardinier était un maraîcher qui cultivait et vendait ses légumes, ce métier était souvent complémentaire, nous trouvons fréquemment ce métier associé à un autre :
"Joseph LAJUS cabaretier et jardinier demeurant au Ramponneau1854
"LANGLET Auguste Raphaël journalier et marchand de légumes " 1886
Ce pouvait être aussi le métier d’une épouse : nous trouvons marchande de légumes en 1885
 
Domestique 1823 Domestique de culture 1892 : personne au service d’un cultivateur,homme ou femme logé(e) et nourri(e)
 
Ouvrière agricole 1896-Ouvrier agricole 1896 : dénomination plus récente du métier debrasseur ou de domestique
 
 
Metiers relatifs au travail du textile à Poulainville au XIXème siècle (7)
 
On trouve toujours des métiers déjà cités au XVIII e siècle :
Faiseur de bas au métier. En 1870 on trouve une faiseuse de bas, son époux était tisseur.Progressivement les fileuses se retrouveront sans profession victimes du progrès, on trouve encore une fileuse de coton en l’an XIII. Saiteur disparaîtra aussi totalement en 1844 pour la même raison, les saiteurs reconvertis s’appelleront tisseurs ou tisserands. Pendant des années respirant la poussière mélangée à des particules de coton, la plupart de ces ouvriers serons asthmatiques, ou auront de l’emphysème. Dans la pièce où était installé le métier, il était préférable de ne pas fumer car ces poussières était inflammables, cette pièce l’hiver était éclairée avec une lampe à pétrole. Au XIX siècle nous ne trouvons plus de houpiers ni de peigneurs de laine.
 
 
                       
Table a couper le velours (dessin R.GAUDEFROY)
 
 
Coupeur de coton - Coupeur de velours 1807  an XIII (6) : métier pénible et requérant beaucoup d’adresse. Muni d’un couteau à velours, tige de fer carré de petite section, munie d’un manche, longue d’environ un mètre et terminée par une lame d’acier trempé d’environ 25 cm, très effilée, tranchante et pour cela affûtée fréquemment. Ce couteau coulissait dans un guide, guide différent suivant la grosseur des lignes ou routes à couper. La pièce de velours sortant du tissage, écrue, était posée sur la table à couper. Le coupeur ou la coupeuse à l’aide du couteau ouvrait les routes dans le tissu de velours. Les routes devaient êtres ouvertes bien droites, régulières, les reprises devaient êtres le moins visible possible, et surtout ne pas percer le tissu !

Le coupeur de velours coupait les pièces de velours confiées par des tisseurs locaux, mais principalement pour des manufactures Amiénoises. Une pièce de velours mesurait de 78 à 80 mètres de long sur 75 cm de large, ces pièces étaient livrées par des voituriers ou messagers qui faisaient la navette entre les ateliers et les manufactures et inversement. Une fois coupée, contrôlée par le commanditaire si la pièce comportait un ou plusieurs défauts, elle était retournée chez le coupeur qui devait reprendre le travail à ses frais !

Le coupeur de velours ne connaissait généralement pas le patron pour qu'il coupait, n’ayant à faire qu’au voiturier, ce dernier ramenait l’argent, montant du travail.
 
Tisserand 1806 : artisan, on l’appelle alors maître tisserand,  qui tisse le coton sur un métier (ancien saiteur) il emploie des ouvriers tisseurs.
 
Fabricant de coton 1808-  faiseur de coton -ouvrier cotonnier an XIII : artisan et ouvrierqui tissent le coton sur un métier (ancien saiteur).
 
Garçon drapeur (drapier) 1806 : ouvrier tissant de la toile.
 
Fileur 1819 : ouvrier qui fabrique du fil de laine ou qui fabrique des cordes.
 
Ouvrier en alepine 1826 faiseur d’alepines 1828 : ouvrier fabricant l’alepine un tissu chaîne en soie et trame en laine (chaîne : fils dans le sens de la longueur, trame : fils dans le sens de la largeur).
 
Garçon voiturier 1830 : celui qui travaille chez un autre, chargé comme le messager d’assurer le transport de marchandises (les messages) mais aussi de personnes. Il transportait et livrait la matière première aux tisseurs et aux coupeurs de velours et ramenait le travail terminé aucommanditaire il servait d’intermédiaire entre eux.
Il luttait sur les routes d’Amiens contre les intempéries, l’été contre la pluie et le vent, mais l’hiver surtout il connaissait des jours bien pénibles avec la neige et le verglas, car il fallait alors ferrer le cheval à glace et prendre de grande précautions (6) "
 
Des précautions, il fallait encore en prendre d’autres, comme le témoigne ces notes trouvées sur la couverture d’un registre des délibérations, il y avait des vols, ceux-ci ne se sont pas produits dans la commune de Poulainville mais le premier le fut au détriment Joseph DEFLESSELLE (dit gat) saiteur à Poulainville. Orthographe du document respectée (7)
 " Le 17 Octobre 1835 il fut volé à la porte d’ OUTREQUIN vers les 7 ou 8 heures du soir dans la voiture de Joseph DEFLESSELLE à Montonvillers un panier de grosse ozier lui appartenant remplie d’un pantalon en coton croissée tiré à poil noir et bleus 3 livre de sel 2 cuillère marqué de la lettre p 2 fourchette un ½ livre de chandelle de 8. 70 biot à coton propre à faire de la tramme et 22 a23 livre en …d’argent en sous "
 
Puis l’année suivante :
 
" Vol du 16 Janvier 1836 d’un panier remplie de fusaux en laine pour alepine contenant 10 livres ½ ou 5 kilo ¼ estimé la perte a 8 l au préjudice de François SAGUEZ a Coisy ouvrier saiteur qu’il avait confié au Sr Théodore LESCOT voiturier aussi a Coisy "

 
                           
Tisseuse (dessin x)
 
Tisseur 1823 - tisseuse de velours 1826 (Voir tisserand) : artisan tissant la toile. Les tisseurstrès nombreux à Poulainville en 1850, leur nombre chuta pour disparaître à la fin du XIXe siècle. A la lecture des registres d’état civil, on suit leurs disparitions, la famille CRAMPON Louis Vulfran qui transmettait de père en fils en plus du même prénom le métier à tisser, cessa son activité, et en 1878 CRAMPON Louis Vulfran devint à 42 ans employé au chemin de fer. BRIEUX Augustintisseur, à partir de 1888 devint tisseur et ménager, puis définitivement ménager en 1893 à l’age de 54 ans. Le dernier tisseur trouvé sur un registre est BULLOT Jules Augustin en 1899.
 
Chiffonnier 1854 : le tisserand était aussi appelé chiffonnier. Par la suite aussi le récupérateur de peaux de lapins (marchand de peaux de lapins) qui passait encore dans les années 1960 àPoulainville.
 
Renoueuse de chaîne de tisseur 1855 : ce métier exigeait beaucoup de dextérité, il consistait à relier une chaîne de tissu à une autre en nouant les fils (une torse) un par un pour en assurer la continuité sans que le raccord se distingue ce qui pouvait prendre 2 à 3 jours.
 
Recercisseuse de velours 1871 : ce métier m’est inconnu.
 
Tricotier 1872 : artisan bonnetier fabricant du tissu à mailles, des bas.
 
 Évolution de la population par secteur d’activité Poulainville 1851(2)

 
   Hommes Femmes  Total 
 Secteur agricole      
 Propriétaires exploitants 10  16 
 Fermiers 9  7  16
 Ménagers  21 25  46 
 Journaliers  0  2
 Domestiques attachés à l'exploitation  0
  Secteur artisanal et industriel      
 Textile  151 172  323 
  Secteur artisanal et service      
 Bâtiment 13 
 Habillement 13 
 Alimentation 14  13  27 
  Secteur administratif et libéral      
 Administration
  Secteur personnel      
Rentiers 4 2 6
Domesticité 7 8 15
Divers 24 39 63
TOTAL 259 283 542
 

 
Évolution de la population par secteur d’activité Poulainville 1881(2)

   Hommes Femmes  Total 
 Secteur agricole      
 Propriétaires exploitants 17 18 35 
 Fermiers 31 25 56
 Ménagers  21 42  63 
 Journaliers  13 21  34
 Domestiques attachés à l'exploitation  8 16 
  Secteur artisanal et industriel      
 Textile 4 0 4
  Secteur artisanal et service      
 Bâtiment 15 16
 Habillement 8 13
 Alimentation 12 21 
  Secteur administratif et libéral      
 Administration 3
Libéral 2 0 2
  Secteur personnel      
Rentiers 3 0 3
Domesticité 0 4 4
Divers 8 44 52
TOTAL 145 185 330
  
 
 Évolution de la population par secteur d’activité 
Poulainville 1851 en pourcentage (2)

  1851 1881
  Hommes Femmes Total  Hommes Femmes  Total 
 Secteur agricole            
 Propriétaires exploitants 3,9 2,1 2,9 11,7  9,7  10,6 
 Fermiers 3,5 2,5 2,9 21,4 13,5 17
 Ménagers 8,1 8,8 8,5 14,5 22,7 19,1
 Journaliers 0,8 0 0,4 3,9 11,4 10,3
 Domestiques attachés à l'exploitation       5,5 4,3  4,8 
  Secteur artisanal et industriel            
 Textile 58,3 68,8 59,6 2,8   1,2
  Secteur artisanal et service            
 Bâtiment 3,5 1,4 2,4 10,3  0,5  4,8
 Habillement 2,3 2,5 2,4 5,5  2,7  3,9
 Alimentation 5,4 4,6 5,0 8,3 4,9 6,4
  Secteur administratif et libéral            
 Administration 0,8 0 0,4 2,1 0,8 
Libéral 0 0 0 1,4 0 0,7
  Secteur personnel            
Rentiers 1,5 0,7 1,1 2,1 4,3 3,3
Domesticité 2,7 2,8 2,8 0 2,2 1,2
Divers 9,2 13,8 11,6 5,5 23,8 15,8
TOTAL 100 100 100 100 100 100
 
  
Bibiiographie 
 
 
Archives départementales de la Somme :
 
Enquête agricole de 1899 (1)
Listes nominatives Poulainville -1836-1936 (2)
Statistique agricole de la commune de Poulainville – 1856-1906 (3)
Statistique industrielle de Poulainville – 1856-1906 (4)
 
Augustin THIERRY : Histoire du tiers état région nord ouest de la France vol 1 (5)
 
Gilbert MORTIER : Chés copeus d’ v’lours d’Allonville, avec un lexique Picard de René DEBRIE, des dessins de René GAUDEFROY CRDP Amiens 1966 (6)
 
Œuvres manuscrites :
 
Archives municipales de la commune de Poulainville (7)
 
Registres paroissiaux 1667-1792
Registre d’état civil 1793-1900
Etat des mendiants domiciliés ou résidant dans la commune en1840 (8)
 
Ouvrage consulté :
 
Plaquette éditée a l’occasion du 9 eme congrès national de la bonneterie Française par la SPIT congrès du 24-25_26 Juin 1965
 
                Ulysse PERODEAU