Les instituteurs avant le XXème siécle


L'école a Poulainville au XVIIIe et XIXe siècle.


Le texte suivant n'a pour seule ambition, celle de relater a travers la lecture de textes d'archives et des extraits de  lois, ce, ce que fut l'enseignement scolaire à Poulainville, la vie de ses enseignants. Ces extraits de lois nous aiderons à placer les changements et les réactions des uns et des autres dans le contexte de l'époque. L'instituteur rédigeait les actes de l'état civil, signait et désignait sa fonction, tout changement d'écriture correspondait a un changement d'instituteur.


Rédiger les actes, c'est fréquenter les élus prendre part aux discutions, donner son avis, et ça donne la possibilité de faire bouger les choses concernant son école, si la commune de Poulainville n'était pas en retard jusqu'à la restauration dans le domaine scolaire l'instituteur devait y être pour beaucoup .A partir de la monarchie de Juillet par la loi l'école évolua, la loi obligeait mais le financement restait a la charge de la commune laquelle pouvait espérer quelques subventions, la commune de Poulainville endettée freinait tant quelle le put ces sources de dépenses.


S'il y avait une famille de notables  qui avait la confiance du baron et ducuré a Poulainville c'était celle de la famille POIRÉ dans cette famille se trouvait le lieutenant de la baronnie, puis le clerc .Il n'est donc  pas étonnant de trouver pour la première fois la personne d'Antoine POIRÉ clerc laïc en 1778 .Le clerc laïc était chargé de l'enseignement religieux, de la lecture et de l'écriture auprès des enfants mais aussi il aidait le curé aux offices rédigeant parfois les actes sur le registre paroissial. Jusqu'en 1790 année de sa mort il assura l'enseignement il était parfois appelé magister du lieu, clerc de cette paroisse ou clerc lai. La révolution étant passé par la mais sans bouleversements sur le plan local sur son acte de décès figure "Antoine Poiré clerc laï et greffier de la municipalité "Le régime avait changé, les biens du clergé nationalisés en 1789 maisla même personne était restée en place.



Sous la Révolution.1789-1793

Les lois bouleversèrent ce qui était établi, et qui semblait figé pour toujours, l'état civil fut laïcisé le 20 Septembre 1792 et il fut tenu par le magister .Inspiré du projet de loi de CONDORCET(1791) instituant l'instruction commune à tous les citoyens et de celui de LE PELLETIER qui préconisait l'école primaire gratuite et obligatoire, la loi BOUQUIER ou BOUCQUIER en 1793 instaura l'instruction primaire obligatoire, l'état payant le maitre d'école. Ce maitre d'école fut  Jean Chrysostome POIRÉ fils du précédent  appelé magister en 1793 à l'âge de 34 ans, puis maitre d'école en 1794.Malheureusement faute de moyens la loi sur la gratuité fut supprimée en 1795 la rétribution de l'instituteur fut a la charge de la commune. Avant 1826 nous n'avons pas de textes concernant les délibérations de la commune, mais nous pouvons penser que cette rétribution fut supportée par le peu de familles qui ont envoyé un enfant de temps à autres à l'école, comme nous le verrons par la suite.


Sous le Consulat et l'Empire.1800-1814

L'école n'étant pas obligatoire, ni laïque, elle était peu fréquentée et de façon irrégulière les enfants étaient employés au travail du tissage, où à mendier, en ces temps de misère tout complément de salaire n'était pas à négliger. Peu de filles fréquentent  l'école jugée inutile pour elles, leur avenir étant tout tracé ; se marier et avoir des enfants. L'enseignement est au soin de la commune ou des congrégations. Nous trouvons toujours Jean Chrysostome POIRÉ  "clairc", natif du village il devait probablement comme beaucoup de magisters exercer un autre métier, celui d'instituteur étant complémentaire, car payé par les élèves présents, son traitement était faible et aléatoire.


Sous la Restauration 1814-1830

 L'ordonnance du 29 février 1816 renforce le rôle de l'église dans les écoles primaire  l'instituteur devra recevoir une formation auprès des frères des écoles chrétiennes pour obtenir un brevet de capacité nécessaire pour   pouvoir enseigner, et ce sous la surveillance du curé. En 1828-1829 créations de salle d'asile (maternelle) pour enfants de moins de cinq ans. La commune pourvoyant a l'instruction primaire, celle-ci devait être gratuite pour les indigents. En 1822 la commune de Poulainville demande a "Monsieur le préfet l'autorisation de construire une école, car il n'y en a pas de communale, ayant un instituteur interne, il est urgent d'en bâtir une " l'autorisation accordée il en fut bâti une "en mode économique "un petit bâtiment qui servit jusqu'à la construction de la mairie école. La commune du revoir le mode de financement trop incertain de l'instituteur ,en date du 13 Aout 1826" a effet de statuer sur le traitement du magister de cette commune qui jusqu'à ce jour a toujours été formé par une cotisation faite a volonté pesant sur tout les habitants de cette commune a proportion de leur fortune mais s'entrouvant(sic) qui ne payent qu'a leur volonté, et le fonctionnaire ne reçoit que les trois quart de la somme qui lui est accordée unanimement par les principaux habitants de la dite commune .En conséquence nous avons convoqué suivant la l'article 39et40 de la loi du 15 Mai 1818 les plus forts imposés de la dite commune afin de prendre délibération sur le traitement duquel il s'agit. Étant réuni en nombre suffisant avons considéré que les ressources communales étant insuffisantes pour former le gage du dit fonctionnaire, qu'il était indispensable de voter une imposition locale pour servir de traitement pour l'année 1827.

A cet effet nous avons décidé qu'il plaise a Monsieur le Préfet d'accorder qu'il soit fait une contribution locale pesant sur tout les contribuables de la dite commune se montant a la somme de deux cent francs "   . L'avantage du traitement fixe est double, l'instituteur a un revenu d'assuré, mais la commune est en droit d'exiger de lui un minimum de régularité dans l'école. Jean Chrysostome POIRÉ cessa sa fonction demagister en 1822 a l'âge de 63 ans il fut remplacé par Henry HARLAY âgé de 18 ans instituteur de 1822 a 1830 puis ensuite Jean-Baptiste Nicolas LADENT âgé de 26 ans instituteur de 1825a1830 .Ie traitement de l'instituteur se monta a 200francs l'an de 1827 a 1830 puis a 250francs de 1830 a 1833.Par la construction d'une école, par un traitement fixe de l'instituteur avant que la loi ne l'impose, les élus de la commune avaient compris l'importance de l'instruction


Sous la Monarchie de Juillet 1831-1848

La loi GUIZOT du 28 Juin 1833 impose une école de garçons publique ou privée dans les communes de plus de cinq cents habitants et un local d'habitation convenable pour l'instituteur, Poulainville possédait son école, école qui s'appela alors école primaire élémentaire  . Âgé de 18ans accompli, muni de son certificat de moralité, surveillé par le curé et le maire, touchant un traitement minimum fixe de 200francs somme que la commune devait lui payer, sur cette somme 1/20e  lui est retenu annuellement et déposé a la caisse d'épargne et de prévoyance, la totalité de la somme retenue lui sera rendue a la fin de son activité, et s'il décède avant, elle sera versée a ses héritiers. Cet instituteur religieux ou laïc devait enseigner la morale et la religion, la lecture et l'écriture, les éléments de la langue Française, le calcul, le système légal des poids et mesures. Par la loi promulguée en 1841 le travail des enfants de moins de douze ans fut interdit dans les manufactures de plus de vingt salariés ,ce qui ne changea pas grand-chose ni a Poulainville ni ailleurs les enfants qui travaillaient ne fréquentèrent pas l'école, mais un pas était franchi .Né à Demuin Jean BaptisteIsidore MANGOT âgé de 23 ans devint l'instituteur  de Poulainville en 1834 et son traitement annuel fut de 300 francs, soit 100 francs de plus que le minimum imposé, il se maria en 1842 avec Adelaïde Flore SAUVÉ, fille d'un débitant de boissons Poulainvillois.


Sous la deuxième République 1848-1851

 La loi FALLOUX du 15 mars1850 contraignit les communes de plus de 800 habitants à posséder une école de filles.  L'éducation chrétienne et la morale a l'école était prioritaire, l'instituteur était surveillé par le maire et le curé et pouvait être révoqué ou muté par celui ci, était aussi enseigné la lecture, l'écriture, et des rudiments de calcul.  Par le décret du sept octobre 1850 une participation mensuelle fixée par l'académie fut demandée aux parents des enfants fréquentant l'école: Enfants de moins de six ans 0,50 c (première catégorie), de six a dix ans 0,75 c (deuxième catégorie) de dix et au dessus 1f (troisième catégorie) ce montant sera reconduit d'année en année. Isidore MANGOT était toujours instituteur, amidu curé comme nous pouvons le lire sur l'acte de décès de celui-ci, et son traitement n'avait pas varié 300francs l'an


Sous le second Empire 1852-1870

 Par la loi DURUY en 1857 les instituteurs changent, ce sont des laïcs, mais toujours aussi étroitement  surveillés cette même lois impose  aux communes de plus de 500 habitants d'ouvrir une école de filles puis de nouveau en 1867, afin d'éviter la mixité avec les garçons. En 1852 le conseil municipal trouvant le montant de la contribution  mensuelle demandé aux parents trop élevé délibéra "Considérant que le taux de la rétribution scolaire actuellement fixé par le conseil académique est exorbitant et peu en rapport avec les fortunes des parents des enfants qui fréquente l'école et qui sont en majeure partie des ouvriers, la conseil après avoie délibéré émet l'avis que le taux de rétribution scolaire soit fixé pour l'année 1853 a:0,40c pour la première catégorie 0,60c pour la deuxième catégorie et a 0,80 pour la troisième catégorie" , jusqu'en 1858 cette annotation figura sur la délibération fixant les trois centimes additionnels. En 1862 pour la première fois on vit apparaitrele détail du budget concernant les "Dépenses obligées de l'instruction primaire pour l'année 1853:

  1.  Produit total et pendant l'année de la rétribution scolaire à payer par les parents des élèves non gratuits, ce produit est estimé devoir s'élever en 1854 comme pour 1852 a 213f65.
  2. Traitement fixe 200f
  3. allocation supplémentaire accordée a l'instituteur dont le traitement fixe, joint a ce produit de la rétribution scolaire, n'atteint pas 600f…….187f35.
  4. Location du logement de l'instituteur seulement (L'école était propriété communale) 35f
  5. Frais d'impressions relatives a la rétribution scolaire et a son recouvrement 0f,

 (Par la suite des frais furent votés 2 f puis 3 f) vers 1863 le département ou l'état sollicité verserons une subvention pour boucler le budget des dépenses obligées. Le 28 février 1858 le conseil municipal en place aligna le montant de la rétribution sur celui de l'académie et il ne fut plus fait référence a la pauvreté de la population, le salaire de l'instituteur ne changea pas mais le montant du loyer de son logement passa a 50francs. Un nouveau tarif mensuel fut appliqué en 1861 catégorie en dessous de huit ans 1f25c, catégorie au dessus de huit ans 1f75c, mais aussi un abonnement annuel forfaitaire fut proposé première catégorie 8 f ,deuxième catégorie 10f. En 1862 le traitement de l'instituteur passa à 700 francs, l'abonnement annuel fut modifié par un tarif dégressif : 10 francs pour le premier et le deuxième enfant d'une même famille habitant sous le même toit et déjà abonné ,8 francs pour le troisième ,6 francs pour le quatrième et 5 francs pour le troisième. Une somme de 150francs fut voté au budget de l'année 1858 pour l'achat de cinquante volumes ,suivant la liste établie par le ministre de l'instruction publique et des cultes, afin de créer une bibliothèque communale ,le projet n'abouti pas et la somme prévue servit a acheter l'équipement des pompiers.

Provoqué par le préfet une réunion se tint le 8 Novembre1866 afin que la commune trouve"les moyens d'assurer l'établissement, la bonne tenue et le suivi d'un cours d'adultes ou classe du soir dans la commune. Après avoir délibéré et considérant que les raisons invoqués par Mr le Ministre de l'instruction publique font ressortir d'une manière évidente les avantages du cours d'adultes ou classe du soir pour l'instruction et la moralisation de la jeunesse…. Qu'il importe d'assure a la commune la jouissance de ces avantages, considérant d'un autre coté que très peu de jeunes gens fréquentes ordinairement l'école du soir...Que la plus part qui suivent ces cours sont en état de payer, tant l'instruction qu'ils reçoivent que les frais de chauffage et d'éclairage" son financement fut refusé par la commune, mais l'école du soir fut créé ,car prévue par la loi ,et malgré ce refus  sur le budget des dépenses obligées concernant l'année 1868 en plus des 700f alloué a l'instituteur de l'école mixte, et des 80f d'indemnités pour la directrice des travaux a l'aiguille ,nous trouvons 30f pour les cours d'adultes et 30f pour le chauffage cette dernière dépense étant jugée facultative. Cette année la nous trouvons pour la première fois la volonté d'instruire les filles a travers l'école mixte et la directrice des travaux a l'aiguille, mais aussi la volonté d'instruire les adultes. Une instruction du conseiller d'état en 1867 demanda que soit crée une école distincte des filles, refus du conseil municipal"Considérant que cette commune par sa population n'est point tenue d'avoir une école spéciale de filles et que ses ressources ne lui permettent point d'entretenir deux écoles, demande a conserver, comme cela a toujours existé une seule école mixte dont la direction sera confiée a un instituteur",l'épidémie decholéra avait fait chuter la population qui était de 579 habitants en 1840 sous le seuil des 500  habitants, donc pas d'obligation d'ouvrir une école de filles .


La loi DURUY imposa la même année la création d'une caisse des écoles destinée a encourager et a faciliter la fréquentation de l'école par des récompenses aux élèves assidus et par des secours aux élèves indigents, son financement prévu par la loi était le suivant: cotisations volontaires, subventions de la commune, du département et de l'état. Le conseil municipal reconnu l'utilité de cette caisse mais," ne s'associa pas a cette œuvre philanthropique "n'ayant pas les moyens de la financer, car il était engagé dans la reconstruction de l'église. Le nombre d'élèves indigents figure une seule fois en 1868" traitement éventuel calculé à 5 f par élèves gratuits soit 28 élèves 140f "cinq francs par an par élèves!Le tarif de la rétribution scolaire des enfants de plus de huit ans était passé a 2francs par mois et même si on calcule avec le tarif dégressif on s'aperçoit qu'il ne suffit pas d'être inscrit pour fréquenter assidument l'école, ce traitement correspond a une présence en classe estimée a deux mois et demi par an,  ici comme ailleurs les enfants fréquentaient davantage l'école en hiver époque ou ils étaient le moins utile a la maison. Le montant de la rétribution scolaire des élèves payant s'élevait à 279francs la même année, si on applique le même mode de calcul on obtient 55 inscrits pour une population d'environ 400 habitants décimée par l'épidémie de choléra. Isidore MANGOT cessa son activité d'instituteur et ne rédigea plus les actes d'état civil en1854 à l'âge de 43 ans, démissionnaire ou révoqué? Ne quittant pas le village on le trouve ménager en 1861, débitant de boissons en 1878 comme son beau père a qui il succéda, il décéda a Poulainville  en 1884.Une sœur d'école assura l'intérim en 1854 pour un traitement de deux cent francs et une indemnité de logement de 35 francs. Né a Woignarue François Firmin VILFROY âgé de 28 ans devintinstituteur a Poulainville en 1855 l'année suivante son épouse décéda puis en 1857 il se remaria avec une Poulainvilloise demoiselle HARTMANN Rosalie


Sous la troisième République 1870 -1940

Le préfet en 1872  suivant la loi DURUY demande a ce que la gymnastique soit enseignée a l'école, (celle-ci préparait physiquement les garçons a êtres des soldats)  le conseil municipal de Poulainville qui a du trouver l'idée saugrenue  "exprime le regret de ne pouvoir établir un gymnase, l'école n'a ni cour, ni préau, ni aucun endroit qui puisse servir et qu'ils n'ont aucune ressources" Dans nos campagnes demander l'enseignement de l'éducation physique a l'école, du laisser les élus perplexes. De nouveau en 1873 il fut demandé a la commune de créer une caisse des écoles nouveau refus motivé par le réel manque de ressources de la commune et le conseil municipal ajoute pour prouver qu'une caisse des écoles ne se justifiait pas "Considérant que dans la commune les indigents, c'est-à-dire que l'on appelle réellement indigents et malheureux dans le sens propre du mot sont très peu nombreux et que s'il y en a ils n'ont point d'enfants pour fréquenter l'école" .L'année suivante 1874 le préfet demande a la commune de créer une école spéciale de filles ,les communes de moins de 500 habitants étant maintenant concernées ,la commune se déclare dans l'impossibilité d'en ouvrir une,ne possédant aucun local qui pourrai être affecté a cette destination et quelque soit le montant de la subvention, ajoute pour en prouver son inutilité" Vu le petit nombre d'élèves qui, pourraient êtres confiée a une institutrice (25 environ) ". Le 30 Janvier 1875 la troisième République est instaurée, un nouveau maire est élu et la décision de construire une maison école est prise en Novembre de la même année, grâce a la ténacité de l'instituteur Théodore HOCHEDÉ comme celui-ci l'a relaté par ailleurs, (sa construction sera terminée en 1878).


En 1876 l'école mixte de Poulainville est fréquentée par 50 à 60 élèves dont  25 à 30 jeunes filles pour une population de 375 habitants. Une directive préfectorale obligeant, la bibliothèque communale fut enfin fondée en 1877 "Considérant que dans un pays comme la France ou le gouvernement repose sur le suffrage universel, c'est faire acte de patriotisme et de sagesse que de répandre largement au sein des populations une instruction primaire morale et religieuse, que les bibliothèques publiques sont l'un des moyens les plus efficaces d'obtenir ce résultat éminemment utile de la société ,qu'avec la bibliothèque communale l'adulte peut développer les connaissances élémentaires qu'il a puisé a l'école primaire, et les familles jouir des nombreux avantages qui résultent naturellement de la lecture des bons livres. L'instituteur (contre rémunération en deux parties une fixe et l'autre proportionnelle au nombre de prêts) est chargé, sous la direction et la surveillance d'un comité composé de trois membres au moins et élus par le conseil municipal, de l'organisation et du service de cette bibliothèque" En 1879 création de la bibliothèque scolaire appelée bibliothèque populaire des écoles publiques, mais toujours aussi solidement surveillée, les ouvrages étant choisis parmi une liste "de bons livres". En 1881 ces bibliothèques se transformèrent en bibliothèque scolaire et communale tout les ans le budget communal prévoyait une somme de 10 francs pour l'achat de nouveaux livres. Par la loi Jules FERRY 1881-1882 l'instruction primaire fut obligatoire et gratuite de 6 a13 ans, l'école publique devint laïque l'instruction civique et la morale remplace l'enseignement religieux celui-ci n'est plus une obligation mais un droit qui pourra être enseigné si les familles le désirent en dehors  des locaux scolaires et des heures de classe, l'assiduité des élèves sera contrôlée.La classe d'adulte sera supprimée en 1885 à Poulainville car l'instituteur ne remplissait pas les conditions pour cet enseignement mais la commune lui attribua une indemnité pour sa perte de revenu   . La loi René GOBLET laïcise le personnel enseignant en 1886, a partir de cette année la  le traitement de l'instituteur et de la directrice des travaux à l'aiguille seront remboursés en grande partie  à la commune puis en 1889 ils deviennent fonctionnaires de l'état. François Firmin VILFROY instituteur  dont le traitement annuel était passé à 800francs en 1872 cessa son activité en 1875 à l'âge de 48 ans.


François Théodore HOCHEDÉ fut instituteur communal de 1875 à 1883, sa rétribution annuelle de 800francs en 1875 passa à 1100francs en 1877 la loi FERRY mis fin a son activité remplacé par un instituteur laïque. Madame HOCHEDÉ épouse de l'instituteur nommée directrice des travaux à l'aiguille en 1876 pour 100f de rétribution annuelle, pour elle aussi la loi Jules FERRY mis fin a son activité. Alfred Narcisse Edmond SEGARD fut le premierinstituteur laïque de 1883 a 1891, ensuite nous le retrouvons instituteur aCoisy, il signait instituteur national en 1888 il percevait un traitement de 1250 francs l'an en 1883, Arnauld DUCHAUSSOY le remplaça en 1891 a l'âge de 35 ans

Mr et Mme BLOND Instituteurs (début du XXe Siècle)
Mr et Mme BLOND Instituteurs (début du XXe Siècle)

A la fin du XIX e siècle.     

L'école de Poulainville en 1899 n'était plus fréquentée que par 25 élèves la natalité en baisse inquiétait l'instituteur. La bibliothèque était riche de 246 volumes, et la caisse des écoles avait un revenu de 29 francs. Les élèves écrivaient à la plume mécanique sur un cahier commun jusqu'a 6 élèves par cahier, appelé cahier de roulement. Possédant deux cahiers de roulements datant de cette époque à la lecture de ceux-ci, ayant fréquenté l'école de laRépublique a partir de 1948 j'y ai trouvé les mêmes matières qui m'y furent enseignées: la morale, le calcul, l'écriture, la dictée, le dessin de figures géométriques, les conjugaisons, la géographie, les élèves dessinaient la carte de France amputée de l'Alsace et de la Lorraine, la rédaction, l'histoire.


Pour les filles il y avait des travaux de coutures en plus, tout comme à mon époque, et il existait déjà le cahier mensuel. Les devoirs d'écriture laissent admiratif la plupart des lettres sont d'une calligraphie remarquable avec leurs pleins et leur déliés, les personnes qui ont maniées cet imprévisible instrument  qui est le porte plume dardé d'une plume d'état major ou crocodile, connaissent la difficulté de cette écriture.



                                                                                                      Ulysse PÉRODEAU


Élèves   a Poulainville (début du XXe Siècle)
Élèves a Poulainville (début du XXe Siècle)